2003 Métiers et carrières de la coopération urbaine – article Villes en Développement, n° 62, décembre 2003

Document préparé par Caroline Martin, sous la direction de Antoine Olavarrieta, Françoise Reynaud et François Vergès, AdP c/o ISTED – Villes en développement.


Villes en développement

Claude Praliaud, n°62, décembre 2003.

La dernière journée des professionnels de la coopération urbaine dans les pays en développement a été l’occasion pour les participants d’exprimer leurs inquiétudes et leurs attentes. Inquiétudes d’abord, car il faut reconnaître le paradoxe d’un secteur d’activité où les attentes et les besoins sont immenses et où les possibilités d’intervention pour les professionnels (et notamment les jeunes) semblent d’amenuiser d’année en année. Qu’ils soient chercheurs, coopérants, experts de bureaux d’études spécialisés ou membres d’association, tous ou presque, constatent la raréfaction des moyens publics de l’aide au développement.

L’un des principaux soucis exprimés concerne le risque d’une rupture dans la transmission des savoirs et expériences entre la génération qui est intervenue dans les années 60 à 80 et les jeunes arrivant aujourd’hui sur le marché du travail avec la même passion que leurs aînés mais dont l’horizon semble bouché dès le départ de leur carrière.
Les différents intervenants ont toutefois laissé transparaître des pistes du renouveau. L’ouverture géographique de l’aide publique au développement, l’intervention croissante des acteurs économiques, l’implication renforcée des acteurs issus de la société civile et des collectivités territoriales, l’appui confirmé de l’Union européenne et l’intervention d’autres pays européens, la rénovation et l’amélioration de la qualité de la recherche et des formations, sont autant de perspectives qui demandent à être consolidées.
Cette évolution répond partiellement aux inquiétudes et nourrit des attentes fortes à l’égard des organismes internationaux et de ces nouveaux acteurs émergents de la coopération, en particulier des collectivités locales. Des mesures nouvelles doivent accompagner cette évolution pour la rendre pérenne et efficace, en mobilisant les professionnels de la coopération urbaine.
Aux premiers, il est demandé de prendre en considération dans les termes de références des projets urbains la nécessité d’assurer le renouvellement de l’expertise en faisant explicitement une place aux jeunes professionnels. Pour ce qui concerne les seconds, c’est à la profession de tirer les conséquences de l’évolution du paysage institutionnel, qui au Nord comme au Sud, consacre les villes et autorités locales comme intervenants privilégiés du développement urbain.