2000 Développement urbain et patrimoine

Synthèse Journée d’Étude AdP

du vendredi 8 septembre 2000

DÉVELOPPEMENT URBAIN ET PATRIMOINE
Document préparé par Claire Coudert sous la direction de François Noisette

Souhaitant aborder la relation entre développement urbain et patrimoine, cette journée, avant de tenter d’aborder cette question directement, propose un ensemble d’interventions permettant de mettre en perspective historique la notion de patrimoine, de réfléchir à la notion de patrimoine en relation avec l’identité culturelle, et surtout de rendre compte de diverses situations de protection ou de réhabilitation de patrimoine urbain (à Fès au Maroc, à Quito en Equateur, à Luang Prabang au Laos, à Metz en France) en évoquant divers aspects de l’intervention : urbanistiques, économiques et financiers, organisationnels, sociaux.

De plus, un document préparatoire a été fourni aux participants, rendant compte d’une étude synthétique mais précise de l’évolution de la notion de patrimoine, de l’identification du patrimoine à protéger, de l’utilisation du patrimoine dans le développement urbain, des questions spécifiques aux villes en développement (poids des activités économiques, question sociale, problèmes de financement). Cette étude présente ensuite plusieurs projets de sauvegarde ou de réhabilitation auxquels sont notamment associées des écoles d’architecture ou des institutions de coopération dans des quartiers de La Havane, de Tunis, de Tananarive, d’Istanbul, de Saint-Domingue, de Porto Novo au Bénin, de Hué et de Hanoi au Vietnam, de Singapour, de Rabat et Salé au Maroc, de Valparaiso, de Beyrouth. L’auteure de cette étude propose en annexe un exposé sur l’évolution des procédures en France depuis la Révolution.

François Loyer, directeur du centre des hautes études de Chaillot, brosse un panorama de l’évolution de la notion de patrimoine et des comportements administratifs ou sociaux, mettant aussi en évidence les facteurs qui ont joué au fil du temps, les leviers sur lesquels on a agi ou peut agir. Ayant rappelé que la notion de patrimoine s’est dégagée de celle de monument qui date de la Révolution française, et s’est alors traduite par le rejet de certains monuments ou leur destruction (notamment des châteaux car ils appartenaient à des propriétaires privés), il observe que la notion de patrimoine urbain a commencé à apparaître progressivement au 19ème siècle, mais sans la conservation, la photographie jouant le rôle de simple témoin enregistreur. La notion se développe en Grande-Bretagne sous l’influence de Ruskin qui considère la ville comme un ensemble organique et dont la pensée s’orientera vers l’utopisme social dans la lignée de Fourier. Puis, au début du 20ème siècle, c’est plutôt l’idéologie bourgeoise et traditionnaliste qui s’empare de la notion de patrimoine, avant que les années 1950 et mai 1968 la fassent revenir à gauche. François Loyer évoque quelques exemples de fabrication ou reconstitution de patrimoine (Locronan a été en partie construit entre 1920 et 1935 dans un style Renaissance), de tels exemples étant liés au développement du tourisme. En conclusion il évoque les questions posées par le patrimoine : que faut-il garder et avec quelles méthodes ? Il analyse l’évolution des pratiques de la manière suivante : d’abord on garde le monument et on rase ce qui est autour, puis on garde le centre et on se débarrasse du reste, et maintenant le patrimoine est répandu en tous lieux.

En se fondant son expérience de participation à un projet de gestion et de valorisation du patrimoine au Maroc et en Tunisie, et plus précisément sur l’exemple de la médina de Fès au Maroc, Hugues Leroux (Groupe Huit) expose des réflexions sur le conflit entre modernité et patrimoine. Il rappelle tout d’abord les étapes d’intervention d’institutions et d’organismes internationaux (UNESCO, PNUD, Banque Mondiale), brosse le tableau des acteurs qui sont aussi ceux du conflit (habitants, commerçants, artisans, politiques, techniciens, financiers), souligne l’importance de l’activité commerciale dans la médina. Puis, ayant donné quelques indications sur la population de Fès et son évolution, il décrit l’approche suivie pour le projet, la diminution de l’intérêt des habitants, l’immobilisme. Il évoque enfin brièvement le contexte de l’action menée en Tunisie.

Stéphane Yérasimos (Institut Français d’Urbanisme) décrit tout d’abord l’extension de la notion de patrimoine, tant d’un point de vue juridique (biens concernés) que spatial (du monument à l’urbanisme), temporel (date des objets classés), culturel (extension de l’Europe au reste du monde) ou encore anthropologique (dépassement du matériel vers l’immatériel avec la patrimonialisation des musiques, des pratiques culinaires, des activités des sociétés humaines, etc.). Dans un deuxième temps, il commente l’exportation et la généralisation d’une notion, en l’occurrence la notion de patrimoine, qui était initialement propre au monde européen, certains aspects de la patrimonialisation ou de la relation au patrimoine étant plus ou moins partagés par toutes les cultures, mais pouvant aussi être perçus totalement différemment, auquel cas l’idée ou le concept de patrimoine ne peut être « exporté ».

Après une table ronde reprenant et approfondissant certains des aspects développés par les trois premières interventions, Christine Blancot, architecte à l’APUR, rend compte de travaux liant développement urbain et patrimoine dans le cas d’une intervention entrant dans le cadre de la coopération décentralisée entre la ville de Paris et Phnom Penh. Cette action a comporté une première phase d’étude historique, d’inventaire et d’analyse urbaine et architecturale, suivie de la mise en œuvre d’un projet européen d’appui institutionnel à la reconstruction de la ville de Phnom Penh. Puis, ayant présenté la situation géographique de cette ville située en zone inondable, ses atouts (architecture domestique) et son patrimoine (bâtiments et monuments) dont elle souligne les caractéristiques et aspects remarquables du point de vue architectural, elle indique les diverses formes de transformations (principalement de densification) qu’a connues la ville dans le passé et plus récemment, tant pour ses constructions que pour l’espace public. Elle décrit brièvement les premières actions menées à partir de 1994, les mesures de protection et l’apport possible des études à l’élaboration de documents réglementaires qui restent à être approuvés. Elle indique enfin les programmes et actions prévus.

Xavier Greffe, économiste, propose analyses et réflexions sur la relation entre patrimoine et développement économique, exposant comment les économistes considèrent le problème du patrimoine en tant que tel, et comment ils ont été conduits à voir le rôle qu’il pouvait jouer dans le développement économique, mais aussi quels étaient les instruments et les outils de l’analyse économique qui permettaient d’étayer ce rôle, c’est-à-dire de justifier les investissements ou de fixer le prix des services qu’il y avait éventuellement à produire.

René de Maximy et Karine Peyronnie, respectivement directeur de recherche et chargée de recherche à l’IRD, proposent un large exposé consacré au cas de Quito. Après avoir brièvement retracé l’histoire de la ville espagnole fondée en 1534 sur les ruines de l’ancienne capitale, les auteurs abordent l’aspect patrimonial, le classement au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, non seulement du fait de la présence d’édifices coloniaux, surtout religieux, mais aussi du fait de la qualité de la trame urbaine. Ils exposent les problèmes auxquels sont confrontés la municipalité et les urbanistes vis-à-vis du centre qui participe à la vie économique de la métropole : comment y accéder, le contourner ou le traverser tout en le conservant ? Outre pouvoirs locaux et urbanistes, d’autres acteurs apportent des vues et des perceptions différentes, parfois contradictoires : notables, nouveaux habitants de la ville n’ayant pas d’attaches traditionnelles à cet espace, usagers. Les auteurs rendent compte d’une enquête qui a été menée dans plusieurs quartiers sur ces perceptions de la ville, de ses quartiers (et plus particulièrement du centre) et le classement de la ville au patrimoine mondial. Ils commentent aussi les différents visions de la sauvegarde entretenues par les notables et érudits, les habitants, la municipalité. Ils brossent ensuite un tableau de l’état actuel des diverses parties de la ville, des pratiques de destruction parfois observables, des évolutions des approches depuis les années 1960, des différentes interventions d’origine locale ou internationale agissant sur des parties du patrimoine.

Céline Brodovich, de PACT ARIM 93, présente de manière brève mais détaillée l’action de coopération menée depuis 1994 pour la requalification urbaine, la reconquête du centre ancien, avec une dominante de réhabilitation, pour la ville de Quito. Elle décrit les étapes successives de ce projet en indiquant les actions menées (réhabilitations de bâtiments, définitions de projets et de programmes), les coûts des opérations, les problèmes, les origines et dispositifs de montage de financement.

Michel Brodovich, du Conseil Général des Ponts et Chaussées, évoque le contenu et commente principalement le montage et le financement d’une opération de protection, sauvegarde et réhabilitation de patrimoine menée à Luang Prabang au Laos qui fut inscrite au Patrimoine mondial en 1995. Il évoque le rôle tenu par Yves Dauge, député-maire de Chinon et rapporteur du dossier devant le comité du Patrimoine mondial (qui a abouti à la mise en place d’un cadre institutionnel), l’expérience de la ville de Chinon en matière de sauvegarde de patrimoine, la mise en place d’une institution dédiée et d’un projet auquel participait du personnel local éventuellement formé, la recherche de financement favorisée par la présence de l’UNESCO, les différents financeurs du projet (Agence Française de Développement, ministères, régions, etc.), l’affectation des budgets. Il fait enfin part de quelques problèmes rencontrés : réalisation des travaux différente de ce qui était prévu, énorme gaspillage d’argent, projets bloqués.

Anne-Michèle Donnet, de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération messine (AGURAM), propose une mise en perspective historique de la politique de sauvegarde et de mise en valeur à travers l’étude des premières OPAH de Metz et de leurs résultats. Elle décrit les contextes nationaux et politiques et les procédures des périodes successives 1945-1960 (reconstruction et éradication de l’habitat insalubre), 1960-1970 (rénovation et restructuration du centre des villes) et 1970-1980 (nouveau regard sur les quartiers anciens), puis expose une brève histoire du quartier Outre-Seille et une brève description de ce qui fait son originalité, à savoir son organisation spatiale et son cadre bâti. Elle rend compte de la période de préparation ou d’étude de faisabilité théorique de l’OPAH qui a comporté un diagnostic sur le bâti, une étude de la vie du quartier (quartier populaire animé mais à l’équilibre social fragilisé), l’établissement d’un bilan financier provisionnel. Elle rend ensuite compte du déroulement de l’opération en décrivant la constitution de l’équipe opérationnelle, en soulignant l’importance du lancement d’une pré-convention d’OPAH, en exposant un bilan des réalisations, en analysant l’impact de l’opération et en indiquant les objectifs d’une seconde OPAH proposée par l’AGURAM qui se déroula de mars 1988 à mars 1991. Elle indique les réalisations de cette seconde OPAH et commente l’évolution sociale du quartier qui après une hémorragie démographique retrouve la croissance. Elle présente enfin les opérations qui ont été lancées au-delà de la durée des OPAH (RHI et ZAC) et formule un bilan de ce processus.

Une table ronde menée par François Noisette et réunissant Nicolas Frelot (ministère des Affaires Etrangères), Minja Yang (Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO), Alain Chetaille (Agence Française de Développement) et Isabelle Longuet (ministère de la Culture) aborde la question de la relation entre les deux logiques que sont celles du développement métropolitain et urbain et du patrimoine, ceci à travers les pratiques et les rôles tenus par les institutions qu’ils représentent.

Urban Development and heritage

Study day – 8 september « Synthesis »

 

Before attempting to tackle the question of urban development and heritage directly, a set of papers was presented that placed the concept of heritage in its historical context, considered the concept of heritage in relation to cultural identity, and above all described various situations as regards the protection and rehabilitation of the urban heritage (in Fes, in Morocco, Quito in Ecuador, Luang Prabang in Laos and Metz in France) detailing various types of intervention – urban planning, economic and financial, organizational and social.

The participants were also provided with a preparatory document that described a brief but detailed study of the changes that have affected the concept of heritage, the identification of what heritage should be protected, the use of heritage in urban development, the specific issues that relate to developing cities (the importance of economic activities, the social issue, problems of finance). This study then went on to describe a number of safeguard or rehabilitation projects in which schools of architecture or institutes of cooperation are involved in districts of Havana, Tunis, Antananarivo, Istanbul, Saint-Domenico, Porto Novo in Benin, Hué and Hanoi in Vietnam, Singapore, Rabat and Salé in Morocco, Valparaiso and Beirut. The author of the study provided an annex which explained how procedures in France have changed since the Revolution.

François Loyer, director of the Chaillot Centre for Advanced Studies, gave an overview of changes in the concept of heritage and the behaviours of administrations or societies, thereby showing the factors which had an influence at different times, and the means by which action has been possible in the past and is possible now. After reminding those present that the concept of heritage has emerged from the concept of monument which dates from the French Revolution, when it gave rise to the rejection or destruction of certain monuments (in particular castles as they had private owners), he remarked that the concept of urban heritage began to appear gradually in the 19th century, but without the idea of conservation, with photography merely playing a recording role. The concept was developed in Great Britain under the influence of Ruskin who considered the city as an organic whole and whose thought inclined towards social utopism in the tradition of Fourier. Then, in the early 20th century, the concept of heritage was adopted by the bourgeois traditionalist ideology, before the 1950s and May 1968 returned it to the left. François Loyer then gave some examples, linked to the development of tourism, of the manufacture or reconstruction of heritage (Locronan was partly built between 1920 and 1935 in the Renaissance style). In his conclusion, he mentioned the issues raised by heritage: what needs to be kept and how? He examined the changes in practices in the following way: first, we keep the monument and demolish what is around it, then we keep the city centre and remove the rest and now we think of heritage as being everywhere.

Based on his experience of participation in a heritage management and promotion project in Morocco and Tunisia, and, more precisely, referring to the example of the Fes medina in Morocco, Hugues Leroux (Groupe Huit) presented some thoughts on the conflict between modernity and heritage. He began by listing the stages of intervention by international institutions and bodies (UNESCO, UNDP, World Bank) and then described the actors who are also engaged in the conflict (the population, traders, tradesmen, politicians, technicians, financiers), and emphasized the importance of commercial activity in the medina. Then, after giving some information about the population of Fes and how it has changed, he described the approach the project followed, the falling off of interest among the population and support for the status quo. He then briefly described the context of the programme carried out in Tunisia.

Stéphane Yérasimos (French Urban Planning Institute – IFU ) began by describing how the concept of heritage has been extended from the legal point of view (the assets which are considered), the spatial point of view (from monuments to urban planning), the temporal point of view (the date of the listed items), the cultural point of view (from Europe to the rest of the world), or the anthropological point of view (with the definition of heritage being extended to include non-material things such as music, cookery, the activities of human societies, etc.). He then spoke about the exportation and generalization of the concept of heritage, which was initially specific to Europe. Some aspects of the acquisition of heritage status or the relationship with the heritage are more or less common to all countries, but some are seen in a completely different way, in which case the concept of heritage cannot be “exported”.

After a round table which returned to and developed some of the aspects covered by the first three speakers, Christine Blancot, an architect at APUR, described work linking urban development with heritage in the context of decentralized cooperation between the city of Paris and Phnom Penh. This programme included a first phase that involved a historical study, a survey, and urban architectural analysis followed by the implementation of a European project for institutional support for the reconstruction of the city of Phnom Penh. Then, after a description of the geographical position of the city which is situated in a flood plain, its qualities (domestic architecture) and its remarkable heritage (buildings and monuments), the speaker described the transformations (principally the increase in density) experienced by the city in the past and more recently, both with regard to buildings and public space. She briefly described the first activities that had been undertaken starting in 1994, protection measures and the possible contribution of the studies to the development of regulatory documents which are awaiting approval. Lastly she described the planned programmes and initiatives.

The economist Xavier Greffe presented some analyses and thoughts about the link between heritage per se and economic development, explaining how economists consider the issue of heritage in itself and the role they think it could play in economic development. In addition, he mentioned which tools of economic analysis could be used to support this role, i.e. to justify investments or fix the price of the services which might be required.

René de Maximy and Karine Peyronnie, respectively a senior researcher and a researcher at the IRD, gave a wide ranging paper on Quito. After a brief account of the history of the Spanish city that was founded in 1534 on the ruins of the former capital city, the authors dealt with heritage issues, its classification as a world heritage site, not only because of its colonial buildings, particularly the religious ones, but also because of the quality of the urban tissue. They described the problems the municipality and urban planners faced in relation to the city centre which plays an important role in the economic life of the metropolis: how is it possible to gain access to it, bypass it or to cross it while at the same time conserving it? Apart from the local authorities and urban planners, other protagonists (local leaders, new inhabitants of the city with no traditional ties to it and users) provide different views and perceptions, which are occasionally in conflict. The authors described a survey that had been conducted in several districts on perceptions of the city, its districts (particularly the centre), and its classification as a world heritage site. They also commented on the different ideas of safeguard that are current among local leaders and scholars, the population and the municipality. They next painted a picture of the present state of the different parts of the city, the destruction which can sometimes be observed there, and the changes in approaches that have taken place since the 1960s and the different local or international initiatives that affect parts of the heritage.

Céline Brodovich, from PACT ARIM 93, gave a brief but detailed account of cooperative action undertaken in Quito since 1994. This concerned urban regeneration and restoration of the city centre, with the emphasis on rehabilitation. She described the successive stages of this project and the various initiatives (rehabilitation of buildings, the specification of projects and programmes), the costs of the operations, the problems, the sources of finance and the financing arrangements.

Michel Brodovich, from the Conseil Général des Ponts et Chaussées, described the nature, organization and financing of a heritage protection, safeguard and rehabilitation initiative in Luang Prabang in Laos which became a world heritage site in 1995. He described the role played by Yves Dauge, who is a member of the French parliament, mayor of Chinon and the rapporteur for this question for the World Heritage Committee, and whose work resulted in the setting up of an institutional framework. He also described the city of Chinon’s experience in the area of heritage safeguard, the setting up of a dedicated institution and a project in which local authority staff participated, in some cases after training, the search for financing which was helped by the involvement of UNESCO, the various bodies financing the project (French Development Agency, Ministries, Regions, etc.), and the allocation of budgets. He ended by describing some of the problems that were encountered: some unplanned works were performed, very large amounts of money were wasted, some projects were blocked.

Anne-Michèle Donnet, from the Metz conurbation urban planning agency (AGURAM), placed the safeguard and enhancement policy in historical perspective by means of a study of the first housing improvement operations in Metz and their results. She described the national and political contexts and the procedures in operation in the successive periods 1945-1960 (slum clearance and reconstruction), 1960-1970 (renovation and restructuring of the city centres) and 1970-1980 (a new attitude towards old districts), and then gave a brief account of history of the Outre-Seille district and its original features, i.e. its spatial organization and buildings. She described the preparation of the theoretical feasibility study for the housing improvement operation which included a diagnosis of the built environment, a study of life in the district (a working class district with a weakened social equilibrium), and the drawing up of a provisional balance sheet. She then gave an account of the operation iteslf, describing the creation of the operational team, emphasizing the importance of a preliminary agreement for a housing improvement programme, listing the achievements, analyzing the impact of the operation and stating the goals of a second programme proposed by the AGURAM which ran from March 1988 to March 1991. She mentioned the achievements of this second programme and commented on social changes in the district whose population had started to grow again after a period of population loss. She ended by describing the operations which were launched after the end of the housing improvement programmes (slum clearance and concerted development zones) and reviewed this process.

A round table chaired by François Noisette and which brought together Nicolas Frelot (Ministry of Foreign Affairs)), Minja Yang (UNESCO World Heritage Centre), Alain Chetaille (French Development Agency) and Isabelle Longuet (Ministry of Culture) dealt with the relationship between the approach that fosters metropolitan and urban development and that which fosters heritage, by referring to the practices and roles of the institutions they represented.